“Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch”

“Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch” – La danse, source de nouveauté et de croissance.

Le documentaire d’Anne Linsel et Rainer Hoffmann suit la recréation de la pièce “Kontakthof”


Les fondateurs de la Gestalt-thérapie nous expliquent que ce qui est source de croissance est de s’adapter à la nouveauté et aux changements et ainsi vivre de nouvelles expériences, ou de nouvelles relations.

L’ajustement créateur survient donc lorsque quelque chose de nouveau arrive et que nous mobilisons nos ressources pour nous ajuster. Mais cette nouveauté, ouverture vers l’inconnu, est souvent angoissante, nous aurions plutôt tendance à avoir une attitude conservatrice afin d’éviter cette angoisse. Ce qui est important est de trouver le bon équilibre entre ajustement créateur et ajustement conservateur.

« Apporter de la variation, donc de la nouveauté, dans la résistance névrotique, veut dire créer de nouvelles formes d’existence et donc sortir de la névrose par un processus créatif qui génère de la croissance. »
(CALDERA, 2014)

Par l’improvisation, la danse permet également de sortir de ses habitudes posturales et d’expérimenter de nouvelles formes de mouvements, mais aussi de nouvelles attitudes.

Ainsi elle invite à libérer sa créativité et développer la capacité d’ajustement créateur en déployant sa puissance créative et donc la créativité de notre être au monde.

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Je trouve que le film « Les rêves dansants » est un très bon exemple illustrant comment la danse peut être source de croissance.

Dans ce film, nous suivons Pina BAUSCH dans la préparation d’un spectacle de danse ‘Kontakthof’, dansé par une quarantaine d’adolescents de la ville âgés entre 14 et 18 ans qui n’ont aucune expérience de la danse.

J’ai trouvé très émouvant de voir comment ces jeunes se transforment au fil des répétitions, par la découverte d’eux-mêmes et de leur rapport aux autres.

Pour ces adolescents, cette expérience est une véritable source de croissance par l’apprentissage de leur corps, avec lequel à cet âge ils sont particulièrement mal à l’aise, mais aussi par l’exploration de leurs émotions, de leurs désirs, et de leurs angoisses.

Kontakthof’ veut dire « lieu de rencontre » en allemand, à l’intérieur d’une salle de bal, quatorze femmes et quatorze hommes, elles, en robe de cocktail, eux, en costume de ville, se cherchent, se fuient, se déchirent. Dans ce ballet de désir et de guerre, la naïveté se dispute à l’égoïsme, la peur et à la sauvagerie. Les interactions avec le sexe opposé, les jeux de séduction, les scènes de baiser, sont un énorme challenge pour ces jeunes danseurs, autant de situations nouvelles qui permettent à ces adolescents de se découvrir au cours d’un processus qui les conduit à un dépassement personnel d’eux-mêmes.

Pina Bausch est une danseuse et chorégraphe allemande renommée, elle est considérée comme l’une des principales figures de la danse contemporaine et du style danse-théâtre. Elle s’est intéressée à la danse comme source de croissance de l’être.

Ce film nous montre la manière dont les corps se dégourdissent, les personnalités s’affirment, comment le vécu de chacun vient modeler le mouvement de chaque corps.


Pour Pina BAUSCH « ‘Kontakthof’ est un lieu où l’on se rencontre, pour chercher contact. Se montrer. Se défendre. Avec ses peurs. Avec ses ardeurs. Déceptions. Désespoirs. Premières expériences. Premières tentatives. De la tendresse, et de ce qu’elle peut faire naître.»
(HOFFMAN, 2010).

Voici l’article du monde d’Isabelle Régnier qui nous présente ce film.