La danse rituelle comme acte de transformation

«Ces peuples chantaient et dansaient pour célébrer naissances et mariages, initier les adolescents au monde des adultes et les adultes aux mystères sacrés, se préparer au combat, fêter la victoire, pleurer la défaite, ou encore guérir les maladies, accompagner à l’agonie des mourants et maintenir la communauté dans le droit chemin. La danse était le mode de communication le plus important pour la population, un langage magique et puissant. C’est la langue des esprits, celle des mythes et des légendes qui offrent aux peuples la lecture juste de leur expérience » (Anna HALPRIN, 2009)

« Le rituel est un système codifié de pratiques, sous certaines conditions de lieux et de temps, ayant un sens vécu et une valeur symbolique pour ses acteurs et ses témoins, en impliquant la mise en jeu du corps et un certain rapport au sacré. » (Source internet : Jean MAISONNEUVE, 1998 « Les rituels » Paris, Que sais-je ?).

Dans de nombreuses régions du monde, la danse a un caractère rituel et sacré, elle est utilisée pour honorer les multiples divinités et pour exprimer les événements importants de la vie. Il y a ainsi les danses destinées à faire tomber la pluie ou les danses des récoltes, qui sont la manifestation de la joie collective, les danses du feu, de l’eau, les danses d’initiation ou danse de passage, rituels liés à la naissance, au mariage ou aux funérailles. Ces danses rituelles structurent ainsi la vie de la communauté.

Les danses rituelles de passage ont toujours eu une fonction très efficace d’ancrage dans la culture d’origine. Ces cérémonies initiatiques transmettaient une série de valeurs permettant aux initiés de se repérer très fortement dans leur monde. Elles confirment à l’individu son appartenance identitaire (renforce ainsi le mode personnalité). La danse rituelle de passage de l’adolescence à l’âge adulte, par exemple, a pour but de rendre le jeune plus responsable, elle installe en lui les notions de vie en collectivité et de fraternité d’âge.

Utiliser la danse rituelle en Gestalt-thérapie peut être un bon média pour travailler sur les angoisses existentielles, par le biais du symbolisme et de la mise en acte.

« Sachant que le fantasme et la réalité font partie d’un même champ comportant différents stades d’intensité, nous pouvons utiliser au maximum la puissance imaginative du patient dans tous ses modes : fantasme verbalisé, fantasme écrit, fantasme mis en action sous la forme d’un psychodrame. » (PERLS, 2003, 2005).

Il existe une extraordinaire diversité de danses africaines selon les régions. Elles ont toutes un point de convergence, celui des mouvements qui sollicitent le bassin, siège de l’enracinement dans la matière.

La zone du bassin est une zone sensible émotionnellement. Être bien dans son bassin, sentir ses pieds bien posés sur le sol, c’est être ancré. Les danses d’ancrage aident donc à s’incarner dans son « être-corps».

Travailler sur son ancrage en Gestalt, permet une plus grande mobilité, une meilleure fluidité et une ouverture vers l’extérieur. En d’autres termes, il favorise une circulation optimale de l’énergie de vie. La pratique de la danse d’ancrage amène l’individu à se reconnecter avec lui-même et à se recentrer.