Avons nous tous cette capacité d’accepter de recevoir du soutien, de se montrer vulnérable, de reconnaître dans notre entourage des personnes sur qui nous pouvons nous appuyer? Avons nous assez confiance en l’autre pour accepter de l’aide ? Ou avons nous tendance à nous dire que l’on va se débrouiller seul pour traverser un moment difficile ?
Cela commence au tout début de la vie, la relation parent enfant doit être suffisamment sécurisante pour que le bébé sente sous lui le soutien du parent, ce qui l’autorise à laisser aller son poids dans ce soutien. Sentir son poids permet au bébé de s’orienter dans l’espace et génère le sens du volume et d’épaisseur d’être. Cela procure un arrière plan stable à partir duquel le bébé va pouvoir aller explorer le monde en toute confiance.
Les actes de se laisser porter forment la base des expériences de réceptivité à chaque niveau de fonctionnement du bébé et de l’adulte. Dans un moment de se laisser porter, nous nous donnons à l’autre et simultanément recevons soutien, une stabilité et un sens basique de l’orientation.
L’expérience de se laisser porter n’est pas une simple passivité. Le degré et la manière dont nous nous laissons porter dépend de ce à quoi nous nous ajustons. Par exemple s’asseoir sur une chaise confortable est une chose, s’allonger sur le sol en est une autre, se laisser porter par quelqu’un de réceptif et contenant est différent que de se laisser porter par quelqu’un qui ne l’est pas. Ce qui nous parle de notre processus d’ajustement.