Eclairage sur les vertus de l’art comme soin
Je vous partage cette vidéo de Dikann (Art-thérapeute et psychanalyste à Lorient) qui apporte un éclairage sur les vertus de l’art comme soin, selon Joseph Beurs, artiste plasticien allemand de la 2nd partie du XXe siècle.
Joseph Beurs a été victime pendant la guerre d’un grave accident, violent et traumatisant. Il a survécu grâce à des Tartares qui l’ont recueilli et soigné (ils l’ont enveloppé dans du feutre, nourri au miel, et ont utilisé de la graisse animale pour panser ses blessures).
Son expérience traumatique l’a complètement changé, et cela a transformé sa vision de la vie, de la place de l’homme dans la société et de sa propre place.
Suite à cet accident il va suivre des études d’art et s’investir totalement dans une œuvre artistique complexe qui va lui permettre de dépasser son traumatisme.
Son engagement dans l’expression artistique a transcendé son vécu traumatique.
Il va développer sa propre approche sculpturale, en utilisant du feutre, de la graisse et de la cire d’abeille, matériaux en lien direct avec ceux qui lui ont permis de revenir à la vie. Il utilise ces matériaux pour leur capacité de transformation au contact de la chaleur, pour symboliser ce dont les hommes ont le plus besoin, la chaleur humaine qui est vitale selon lui. Des matériaux archaïques qui portent la vie en eux et sont facteur de résurrection pour lui.
Selon lui le seul acte plastique véritable (plasticité de son art et de son psychique) consiste au développement de la conscience humaine. Ce développement passe nécessairement par l’art et particulièrement au travers du processus d’action, de destruction et de création.
L’art permet à chacun de s’exprimer, de se subjectiviser, et donc de s’émanciper.
Lorsqu’il parle de l’art, il ne parle pas de l’œuvre mais plutôt du processus de création.
Selon lui si chaque personne se met à réveiller sa créativité et ses forces de créations, elle se libère et prendra pleinement conscience de sa propre vie.
Il a créé un concept de sculpture sociale qui s’appuie sur le flux universelle d’Héraclite pour qui l’expérience passe par le flux de la création et de la destruction permanente.
Il considère que nous sommes tous des artistes capables de créer et selon lui dans un monde malade du matérialisme, seule la créativité et le processus de création peuvent permettre de se libérer en proposant d’autres types d’organisations sociales et de relations humaines.
En libérant notre créativité au quotidien, nous pouvons chacun changer le système et s’en émanciper.
En transcendant son traumatisme et en redéfinissant son système de valeur grâce à l’expression artistique, il va s’échapper du système social selon lui aliéné par le manque de lien inter et intra subjectif.
Selon lui, la créativité et le processus de création représente les seuls véritables alternatives pour ne pas sombrer dans l’uniformisation.
Absolutely indited articles , regards for entropy. Jordan Vaughn Chace